On peut classer les locomotives électriques françaises de la SNCF en 4 catégories, selon leur utilisation sous différents types d’énergies électriques (notre pays dispose en effet de deux types d’alimentation) :

-         les locomotives circulant sous courant continu (1500 volts)

-         les locomotives circulant sous courant alternatif monophasé (25 000 volts)

-         les locomotives bicourant, circulant sous les deux types de courants

-         les locomotives tricourant, circulant sous 3 types de courants (les deux français + un courant utilisé à l'étranger)

 

Classification des locomotives électriques et diesels

Traditionnellement, les locomotives étaient précédées par une série de lettres, définissant le type d’essieux utilisé. Cette classification n’est plus reprise sur l’habillage des loco, mais on la conservera ici :

A signifiant un essieu moteur (un essieu, ce sont les deux "roues" et l'axe), B signifiant un bogie de deux essieux moteurs, …, on obtient :

Lettres

Signification

             Représentation d'un des bogies

 

BB

 

Deux bogies composés chacun de deux essieux moteurs - grande majorité des locomotives françaises

 

 

 

Ici une BB 26000

 

CC

 

Deux bogies composés chacun de trois essieux moteurs

Ici un CC 72100

A1A A1A

 

Deux bogies composes d’un essieu moteur, d’un essieu non-moteur (porteur), et d’un essieu moteur.

Remarque : il n'existe plus d'A1A A1A

depuis la disparition des 68000 et 68500.

 

Devant les numéros d’engins moteurs, un chiffre supplémentaire est parfois apposé. Il indique à qui appartient, au sein de la SNCF, l’engin. Ainsi une locomotive qui porte le numéro « 515004 », cela signifie que la BB 15004 appartient à l’activité TER.  

1 : SNCF Voyages (Grandes lignes) – 2 : Intercités (IC) - 4 : Fret - 5 : Trains Express Régionaux (TER) - 6 : Infrastructure (travaux sur la voie) - 7 : Matériel (acheminement de matériel pour réparations) - 8 : Transilien

 

1) Les locomotives circulant sous courant continu

 

Le courant continu est à l’origine de la traction électrique des trains en France : l’alimentation est réalisée par 1 500 volts continus. Pour résumer rapidement, il est présent sous une ligne imaginaire Nantes – Paris – Lyon. C'est le type de courant qui a été développé jusque dans les années 50 dans les régions qui espéraient beaucoup de l'électrification du chemin de fer (sud-est et sud-ouest). Ces locomotives sont numérotées jusqu'à 9999.

 

 

Les BB 7200 : dérivées des BB 15000 livrées dans l'Est dès 1971, les 7200 (1976) font partie de cette série des "nez cassés" (15000 - 7200 - 22200) qui ont révolutionné la traction électrique. L'utilisation d'un hacheur de courant a été permise par les essais réalisés sur le prototype BB 7003 (ex BB 15007). Leur activité soutenue nous permet de les voir souvent, avec leur livrée béton caractéristique.

La BB 7308 se repose ici à Paris Sud Ouest et la 7400 à Ruan.

 

                                    

Les BB 8500 sont de petites locomotives robustes, construites de 1964 à 1974. Dérivées de 16500 monophasées, elles sont polyvalentes grace à leur dispositif de changement de réduction leur permettant d'assurer des services voyageurs ou marchandises. Elles se sont vites retrouvées sur les parcours banlieue avec des RIB (Rames Inox de Banlieue) ou des VB2N (Voitures Banlieue 2 Niveaux). Leur radiation a débuté.

Ici la 8569 à Montparnasse et la 8552 à Serrigny sur un TER Bourgogne.

 

Les BB 88500, d’anciennes BB 8500 reconverties en locomotives de manœuvre, sont présentes surtout à Paris Gare de Lyon et à Lyon.

Ici la BB 88505 à Gare de Lyon.

 

Avec les BB 9200, on découvre les locomotives de vitesse prestigieuses du sud-est et du sud-ouest (construction : 1957 à 1964). A l'époque, leur fiabilité prouve qu'une locomotive légère (82 tonnes) pouvait rouler vite avec seulement 4 essieux. Elles furent les première aptes à 160 km/H et certaines atteignirent les 200 km/h avec les Capitole (les trains Paris Toulouse) et autres trains de légende des années 60. N'ayant plus un confort digne des engins modernes, elles restent cependant fiables sur leurs parcours entre Paris, Orléans, Tours, Le Mans, Dijon et Lyon. Ici les 9261 et 9247 à Austerlitz, la 9269 en attente à côté de Paris Gare de Lyon, et la 9220.

 

Les BB 9300 : dix ans après a livraison des 9200, les 9300 (40 exemplaires) reprennent la même forme, avec des améliorations : frein PBL et électrique, pantographe à un bras, persiennes élargie sur les côtés, ... L'arrive des 6500 et des 7200 va leur faire perdre les quelques grands trains qu'elles avaient tiré. Mutées à Toulouse, on les retrouve dans le sud-ouest.

Ici la 9324 à Paris Austerlitz.

 

 

        Les BB 9700 sont d’anciennes BB 9200 adaptées dans les années 90 pour assurer la traction de trains sans changer de machine à l’arrivée (elles sont aptes à la réversibilité et peuvent ainsi tirer ou pousser alternativement un train sans les décrocher).

On les voit à Paris Gare de Lyon, comme cette 9702.

 

Anciennes séries qui ne circulent plus depuis l'ouverture de sncf.ratp.free.fr :

 

Les CC 6500 : dès les années 60, le besoin de modernisation du transport par chemin de fer va favoriser la création de Trans Europe Express (TEE) et de locomotives pouvant tracter les lourdes voitures TEE. Construites de 1969 à 1975, les 6500 sont les reines de la vitesse et de la puissance (5900 kW, près de 120 tonnes, 200 km/h pour la première série de 38 engins, montée en vitesse par couplage, crans de traction et shuntage...), ou plutôt étaient,  car elles disparaissent progressivement des effectifs. Leur forme caractéristique (le "nez cassé"), est devenue un modèle pour plusieurs séries d’autres locomotives. Une partie de la série a été équipée pour la ligne de la  Maurienne (troisième rail de traction). Leur coût d'entretien étant devenu prohibitif, elle disparaissent du service...

Voici la 6530, devenue pièce de musée, totalement rénovée, en exposition à Montparnasse et la 6558 rénovée dans sa livrée Maurienne.

      

 

 Les BB 80000 étaient des anciennes BB 8100 qui avaient été reconverties, pour assurer la remorque de trains au départ entre certains triages parisiens et les gares. Leur petit gabarit en faisait des engins de manœuvres maniables (elles ne mesuraient que 12,9 m.).

Ici la 80005 à Paris Sud Ouest. Les 8100 ne circulent plus, subsiste (ci-dessous à droite) la 8271 également à Paris Sud Ouest.

 

Les 9600 : il s'agissait d'anciennes 9400 transformées de 1991 à 1995. Elles assuraient dernièrement la traction des rames TER.

Ici la 9620 au dépôt de Lyon-Mouche

 

2) Les locomotives monophasées circulant sous courant alternatif

 

Le courant alternatif est développé dans les années 50 pour le projet de nouvelles électrifications : il s'agit d'un courant électrique plus économique en infrastructures et qui fournit une énergie très élevée. Il est présent dans le nord et l’est de la France (régions électrifiées tardivement), sur l'ensemble des lignes à grande vitesse, ainsi que sur certaines portions de lignes récentes sur tout le territoire. La première ligne électrifié du Nord sera Valenciennes - Thionville, qui accueille alors les BB 12000, puis les 16000 et les 15000... Notons que ces locomotives sont numérotées de 10 001 à 19999.

 

 

 Les BB 15000 : a une époque où les 5000 chevaux des 9200-16000-25100 et 25200 apparaissent comme le maximum pour des locomotives de type BB, la conception des  15000 livrées dès 1971 pour l'Est de la France révolutionnent le chemin de fer, par l'utilisation pour la,première fois de l'électronique de puissance et de thyristors. Elles donneront naissance aux 7200 et 22200. Très présentes dans l'Est -elles y assurent tous les Corail), et un peu dans le Nord, leur résistance et leur fiabilité est incontestée.

Ici la 15006 à Compiègne en livrée TEE, la 15019 en livrée MultiServices et la 15065 en En Services à Paris Nord.

      

 

Les BB 16000 : ce sont les premières locomotives de puissance construites pour le monophasé. De 1958 à 1963, les 62 exemplaires de cette série vont permettre au nord et à l'est de la France de voir arriver des trains rapides. Basées sur la mécanique des 9200 et sur le système électrique des BB 12000 disparues, elles sont toujours au rendez-vous sur le nord et l’ouest de la France avec leurs 4130 kW, mais ont été chassées de l'Est dès 1971 par les 15000.

Ici la 16011 à Paris Gare du Nord en livrée Multi Services, la 16024 en béton et la 16053 en livrée En Voyage.

 

 

 Les BB 17000 sont l’adaptation des 25500 bicourant. Conçues après les 16500, en 1965, elles ont les mêmes caractéristiques mais sont plus puissantes (2940 kW). Elles sont désormais cantonnées au service Ile de France (seulement au départ de Paris St Lazare, Paris Nord et Paris Est, car elles circulent en monophasé) plus quelques trains sur Amiens avec des VO2N 5Voitures Omnibus 2 Niveaux) en réversibilité avec des voitures deux niveaux ou inox. Elles sont progressivement remplacées par des BB 27300.

Ici la 17072 en livrée Ile de France à Paris Gare du Nord au départ pour Amiens avec des V2N et la 17095 en livrée Ile de France.

           

 

Anciennes séries qui ne circulent plus depuis l'ouverture de sncf.ratp.free.fr :

 

Les BB 16100, étaient des 16000 transformées pour être aptes à la réversibilité (tout comme les 9700) sur la grande couronne parisienne et les relations sur l'ouest et le Nord avec des V2N (Voitures 2 Niveaux). Elles assuraient des trajets au départ de Paris Nord et Paris St Lazare et ont été remplacées par des 15000 transformées pour assurer la réversibilité. 

Ici la 16101 en queue de rame à Compiègne sur un Paris-St Quentin.      

 

Les BB 16500 : à côté des 16000 créées pour la vitesse, les 16500, plus légères (2580 kW), ont été créées pour assurer des trains de voyageurs et de marchandises. Elles ont sillonné tout le nord et l’est de la France avec toutes sortes de trains. Infatigables pendant plus de 45 ans, elles ont été retirées du service en 2011. Ici la 16630 à Tergnier avec des voitures deux niveaux (V2N) et la 16550 en livrée verte Picardie dans une rame "dromadaire" (la locomotive est située au milieu de la rame).

 

3) Les locomotives bicourant, circulant sous les deux types de courants

 

Les bi-courants sont des machines permettant de circuler sur l’ensemble du territoire, s’affranchissant des deux types de courants français. Leur système électrique et leurs deux pantographes distincts s'adaptent au courant monophasé ou au continu. La plupart du temps, ce sont des évolutions de machines circulants déjà sous un des deux types de courant. Leur numérotation va de 20001 à 29999.

 

 

Les BB 22200 : voila un engin bicourant moderne issu des 15000 et des 7200 qui est quasiment aussi puissant sous monophasé (4130 kW) que sous continu (3400 kW). Les 205 engins de la série sont très présents partout en France depuis 1976 avec des services voyageurs (1/3) et marchandises (2/3). Puissantes et modernes (grâce à l'utilisation de thyristors), elles ont la particularité d'avoir deux pantographes orientés dans le même sens...

Ici la 22331 à Paris Gare de Lyon et la 22266 à St Jean de la Porte.

 

Les 25200 : il s’agit de la version bicourant de la 9200 et de la 16000 (d’ailleurs 9200 + 16000 = 25200). Construites à 53 exemplaires de 1965 à 1974, elles assurent des services voyageurs, fret et régionaux en réversibilité. Elles sont relativement fatiguées du fait de leur utilisation intensive et sont en fin de vie.

Ici la 25237 à Paris Gare du Nord en réversibilité sur une relation Corail régional et la 25256 sur un TER Rhône ALpes a St André le Gaz.

 

Les 25500 : alors que les 25100 et 25200 sont livrées, la SNCF souhaite des locomotives bicourants légères basées sur les 8500. Il s’agit donc de la version bicourant de la 8500 et de la 17000 (d’ailleurs 8500 + 17000 = 25500), construite de 1964 à 1979. Pouvant tracter des voyageurs et des marchandises, ces locomotives font beaucoup d'Ile de France. Leur réforme est proche.

Ici la 25653 à Fauverney sur un Dijon Dôle, la 25639 25605 en livrée "En Voyage" à Paris Montparnasse sur un banlieue avec VB2N (Voitures Banlieue 2 Niveaux), et la 25601 Ile de France à Montparnasse (série des grandes cabines). La 25532 en livrée MultiServices réformée à Epernay, est une loco de la sous série des petites cabines.

  

 

 Les BB 26000 : ce sont les locomotives de nouvelle génération (1988) puissantes (5600 kW. De couleur orange, les SYBIC comme on les appelle (SYnchrone BICcourant), sont très présentes sur tout type de trains. Elles sont le symbole du chemin de fer des années 90 - 2000.

Ici les 26001, 26025 et 26024 à Paris Sud Ouest, la 26048 vers Tergnier et la 26004 à Paris Gare de Lyon en livrée En Voyage.

 

 

Les BB 27000 : elles assurent des services marchandises uniquement et sont de conception récente (2001). Locomotives du troisième millénaire, elles sont affectées au dépôt de Thionville et de Lens. Elles circulent surtout dans l'est de la France.

Ici la 27133 quitte le triage de Tergnier.

 

Les 27300 : adaptées des BB 27000 du service marchandise, les 27300 sont utilisées sur les réseaux banlieue de Paris Montparnasse et Saint-Lazare depuis 2006 pour tracter les rames de voitures 2 niveaux. Par rapport au 27000, on a adapté une ligne de chauffage de train, un équipement pour les annonces visuelles et sonores d'information des voyageurs, …

Ici la 27323 à Villennes-sur-Seine.

 

Anciennes séries qui ne circulent plus depuis l'ouverture de sncf.ratp.free.fr :

 

Les 25100 : le développement du 25000 volts et le maillage de ce courant monophasé avec celui continu va obliger la SNCF à concevoir des machines pouvant circuler sous les deux types de courants. Premières bicourants, elles sont livrées dès 1964 aux côtés des 25200 et sillonnent plusieurs régions de France.

Ici la 25152 à Nogent le Rotrou avec un train d'automobiles et la 25156 à St Jean de la Porte.

 

Les BB 20200 : cette série de locomotive a été construite de 1969 à 1970. Elle est particulière car elle n'est pas bi-courant, mais plutôt bi-fréquence : elle peut circuler à la fois dans l'est de la France et en Allemagne. Les BB 20200 sont actuellement en cours de radiation, elles finissent leur carrière durant l'année 2006.
 

Ici la 20207, réformée, à Epernay.

 

4) Les locomotives tricourant, circulant également hors de France

 

Les tricourants circulent sous monophasé et continu, et également sur un troisième courant (3000 volts continu pour les BB 36000, 15000 volts alternatif pour les 37000), présent hors de nos frontières. Elles peuvent ainsi assurer des services marchandises vers la Belgique, l'Italie, … ). Elles sont numérotées de 30001 à 39999.

 

 

Les BB 36000 : les puissantes 36000 (6000 kW), surnommées Astride et livrées dès 1996 effectuent des relations Belgique - France et Italie - France. Les 60 exemplaires de la série ont un design moderne et aérodynamique. 3 engins ont été mis en service sur des trains de voyageurs Paris-Venise en 2011.

Ici la 36024 à Compiègne et la 339 à St Jean de la Porte vers l'Italie.

 

Les BB 37000, dernières nées, sont issues des 27000 (même forme) mais peuvent circuler en Suisse ou en Allemagne grâce à un troisième pantographe (15 kV) et vont remplacer les 20200.

 

Ici la 37060 à Rouffach.

 

 

 

Accueil

 

Son en fond : Initialisation de la BB 16115, http://membres.lycos.fr/ferrovipathe